La stratégie actuelle d’IBM en matière d’emplois est de « localiser » près de 60% de son personnel de delivery en Inde ou dans d’autres pays à bas coût de main d’œuvre qualifiée et de limiter à 20% les effectifs locaux participant à la réalisation de prestations de services pour les clients nationaux.
Aujourd’hui, tous les métiers, et pas seulement chez IBM, sont en train de changer, la mobilité professionnelle est inévitable. Pas de problème, c’est dans la Culture des IBM’ers car qui n’a pas changé de métier ou de façon de travailler depuis son entrée à la Cie ?
La mobilité est multidimensionnelle car elle peut concerner aussi bien des domaines de compétences techniques, que s’accompagner d’une mobilité géographique ou se traduire par une mobilité externe plus ou moins contrainte, sécurisée ou motivante. On peut ne pas être mobile dans certaines dimensions, mais on ne pas l’être dans aucune.
A la direction qui souhaite faire évoluer « l’état d’esprit » des salariés face aux mobilités internes ou externes, nous avons proposé de changer l’approche traumatisante des mobilités subies, qu’elles soient internes ou externes, géographiques ou pour insuffisance professionnelle, et donner aux salariés les moyens d’aller vers une « mobilité choisie ».
Cette « mobilité choisie », ne peut l’être que par les individus eux-mêmes, c’est pourquoi il faut leur donner du temps, pour pouvoir étudier avec des consultants spécialisés quelles mobilités ils envisagent ou ils devraient envisager. Quels sont les métiers et secteurs qui sont en recherche de compétences comme celles qu’ils ont ou qu’ils pourraient acquérir facilement, et combien sont payées ces compétences ? Faire un bilan de compétences et surtout pouvoir exprimer ses aspirations profondes.
C’est quand même plus motivant que « conserver son employabilité» ! C’est pour cela que nous avons demandé 4 demi-journées Mobilité par an que les salariés pourraient utiliser dans cet esprit.
Toutefois, une des craintes compréhensibles qu’ont certains salariés à l’idée de contacter un centre compétences carrière IBM, voire une antenne mobilité IBM, ou la société Untel choisie par IBM, est que s’ils font cette démarche, leur management pourrait penser qu’ils sont prêts à partir et qu’il y aurait donc risque pour eux d’être rajouté sur une liste de partants potentiels, alors que cela ne correspond pas du tout à leur souhait. Nous savons aussi que Watson est utilisé au niveau RH et que les outils IBM savent analyser les mails et leurs pièces jointes.
C’est pourquoi la CFE-CGC a demandé que les démarches permettant d’étudier différents types de mobilités puissent également être réalisées auprès d’organismes extérieurs indépendant d’IBM, style Apec ou Chambre de commerce et d’Industrie de façon à permettre à ceux qui le souhaiteraient de conserver vis-à-vis de leur management l’anonymat dans leurs démarches d’information et de préparation à leurs mobilités.
Nous pensons que les salariés doivent également être gagnant dans ces mobilités, et pour le moins ne soient pas perdants. C’est malheureusement le cas lors de mobilités géographiques d’une région où les couts immobiliers sont bas, vers une autre où ils sont beaucoup plus élevés. IBM sait gérer cela aux US notamment.
Si IBM veut effectivement renforcer une culture de la mobilité, elle doit s’attacher à réduire les freins à celle-ci et à encourager et rendre motivantes les différentes mobilités en affectant des moyens pour permettre à TOUS les salariés de passer d’une mobilité subie à une mobilité choisie.